Le rapprochement Chine-Europe

Publié le par Vincent

Comme la Chine est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, et l’Europe le troisième, une association entre les deux parties pourrait être suffisante pour compenser le désengagement des États-Unis (le deuxième émetteur). De plus, d'autres pays émetteurs majeurs, tels que l'Inde ou le Brésil, ont également exprimé leur désir de poursuivre leurs efforts pour mettre en œuvre et consolider les progrès réalisés au cours des dernières Conférences des parties (COP21-22). Le désintérêt de l’administration Trump sur ces questions donne à l’Europe une opportunité de renforcer sa coopération avec la Chine sur les enjeux environnementaux, ce qui pourrait devenir un axe essentiel du pivot européen vers l’Asie. L’Union européenne se trouve dans une position idéale pour réussir dans cette entreprise car elle s’efforce d’avoir la législation environnementale la plus ambitieuse du monde afin de mettre en œuvre l’accord de Paris à travers le « cadre pour le climat et l’énergie à l’horizon de 2030 ». Ce dernier comprend des objectifs contraignants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 1990). Cela doit être atteint à travers des mesures comprenant la modernisation du système d'échange de quotas d'émissions, avec l’objectif d’au moins 27% d’énergies renouvelables et d’économies d’énergies, ainsi que l’achèvement du marché intérieur de l’énergie. Ce cadre fournira l’arrière-plan d’un objectif encore plus ambitieux qui visera à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 80% d’ici 2050. Or, si la mise en place d’un partenariat renforcé avec la Chine est vitale pour défendre l’accord de Paris, l’Union européenne devrait néanmoins s’abstenir d’établir avec elle une « relation spéciale » qui risquerait de légitimer le concept de « neutralité du régime » et irait à l’encontre des valeurs démocratiques européennes. Par conséquent, tout en travaillant en partenariat étroit avec la Chine dans des domaines tels que le changement climatique, l’Europe ne doit pas hésiter à critiquer, le cas échéant, les atteintes aux droits de l’Homme et l’autoritarisme croissant exercé par Xi Jinping sur la société civile chinoise.

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