Voyage aux Marquises

Publié le par Vincent

 Dès 9 heures du matin, il y a foule sur le quai du terminal à Papeete. Une foule parmi laquelle certains évoluent dans un état quasi second. Pas étonnant après les vingt-trois heures de voyage depuis la métropole et les douze heures de décalage. L’Aranui 5 est fin prêt, ou presque. A l’embarcadère, on ne voit que lui, avec ses 126 mètres de long et ses 22 mètres de large, haut comme un immeuble de 12 étages. Un navire hybride dont l’avant est consacré au fret, avec ses grues, et l’arrière à la plaisance, avec ses ponts soleil et sa piscine. Des marins s’activent encore à nettoyer les sols à grande eau, d’autres à acheminer les bagages des futurs croisiéristes dans leur cabine. Passées les réunions sur la sécurité et l’exercice de sauvetage, l’Aranui 5 appareille à grand renfort de sirène. Papeete s’éloigne… Découvrir les Marquises au rythme du ravitaillement de l’archipel par un cargo est une expérience à part. On est loin des croisières classiques, sur des navires-villages où les machines à sous voisinent la discothèque, où les dîners du capitaine succèdent au shopping dans une galerie marchande flottante. Ici, bien sûr, on trouve quelques suites pour satisfaire les clients fortunés, mais aussi des cabines plus simples et même des dortoirs… L’unique et immense salle à manger, elle, est sans chichi. Les marins, très majoritairement marquisiens, côtoient les 200 croisiéristes de toutes nationalités. Les escales ne sont pas aléatoires et que le temps soit clément ou exécrable, le navire poursuit sa route, pour toujours arriver à l’heure. Car le fret n’attend pas.

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